MON HISTOIRE

ICI TU SauRAS TOUt SUR MOI

Mon histoire est celle de beaucoup d’entre nous :

Mon histoire est celle de beaucoup d’entre nous : j’ai commencé ma vie avec le moins possible, on me rabâchait “ tu es chelou… tu n’as pas les épaules pour… tu n’es pas fait pour ça… faut avoir un charisme et des connections…tu ne feras rien…”

Handicapé à l’arrivée sur terre, je n’étais promis qu’à une chose … rien !

Je devais être assisté et être le dernier… Mais reprenons du début :

Je suis né dans une famille où l’art à son importance, ma grand-mère française était violoniste (amateur) pour l’orchestre universitaire de Rennes. Ma mère jouait du piano et du violon en amateur aussi. Mon père, d’origine libanaise, joue à l’occasion des percussions arabes, de la Derbouka.

D’ailleurs, je dois le préciser tout de suite, le fait de parler avec mon père de musique m’a beaucoup appris dernièrement, sur ma relation à la rythmique

Un jour j’ai dit à mon père 

“Est-ce que tu m’as joué ces rythmiques quand j’étais petit ?”  

Il m’a répondu “bien sûr!”. 

Ça a forcément dû favoriser mon appétit pour la rythmique. Il faut aussi savoir que mon père faisait du « Zajal », c’est des poèmes improvisés à la façon des griots Africains mais en Orient.  J’ai toujours été attiré par la rythmique et les mots, c’est clair.

« j’ai toujours été attiré par la rythmique et les mots, c’est clair. »

Né avec un handicapé moteur, j’étais très introverti en public dès l’enfance, je n’étais moi même qu’avec mes proches : j’avais l’envie brûlante de m’exprimer et tout le monde le savait autour de moi, de m’extérioriser dans ma façon bien à moi de vanner ou de jouer la comédie devant mon tout petit cercle!

Mon tout premier texte de rap s’écrit en 1998, pendant les vacances d’avril, avec mes cousins à Rennes chez mes grands-parents français. Au retour des vacances, j’ai commencé à essayer de rapper avec un pote de mon internat dans les Yvelines, premier concert dans ma chambre d’internat devant 15 personnes, pur souvenir !!  

Quelques années après, j’ai rappé avec quelques personnes à Trappes en région parisienne.  A cette époque, je reportais les phrases que j’écrivais dans mon journal pour après les rapper.

En fait j’ai toujours beaucoup écouté du rap. Mais, je ne sais pas pourquoi, je n’ai jamais appris par cœur des couplets de rappeurs, et je sais que beaucoup de rappeurs se forment comme ça, en apprenant par cœur des textes de leurs rappeurs préférés.

En tout cas dès le début, j’essayais d’adapter mon flow aux phrases que j’avais écrites avant et non pas le contraire. J’ai évolué comme ça très longtemps, sans me poser de questions, mais ça marchait pas super en fait et je l’ai appris durement…

J’ai aussi, à cette époque, essayé de mixer en mode Dj, mais le fait de pouvoir mixer qu’à une main m’a vite limité. J’ai eu l’occasion d’apprendre à écouter et repérer ce qui fait l’essence d’un morceau pour bien l’enchaîner.  

Pendant un temps, mes parents habitaient en Normandie, où j’ai monté un groupe qui s’appelait Sektion 2 Rimeurs avec mes sœurs et un ami, de 2001 à 2005.

A l’époque, je ne devais “jamais avoir le Bac”, prédiction rabâchée depuis la maternelle, mais je l’ai eu, et pars pour Rennes faire mes études d’Anglais.

« j’avais l’envie brûlante de m’exprimer et tout le monde le savait autour de moi, de m’extérioriser dans ma façon j’avais l’envie brûlante de m’exprimer et tout le monde le savait autour de moi, de m’extérioriser dans ma façon »

À mon arrivée à Rennes, en 2002, pour mes études en fac d’Anglais, j’ai rencontré BBoy Junior et d’autres personnes qui s’entraînaient au Colombier à Rennes en Break et j’ai commencé à danser.  La danse debout a fait beaucoup pour moi et a pris une grande place dans ma vie : j’ai appris l’énergie du corps, le feeling et à faire ressortir les accents dans la musique. Cependant, encore une fois, j’ai été vite limité là aussi par la technique : je dansais avec un bras essentiellement je n’ai pas pu aller jusqu’au bout de mes idées parce que mon physique ne me le permettait pas.

A cette époque, je continuais toujours le rap, dans mon coin. Je n’étais clairement pas fléché comme un rappeur mais plutôt comme un danseur à Rennes. 

En 2009, j’ai obtenu mon diplôme de professeur d’anglais à l’Education Nationale et j’ai commencé à enseigner l’anglais au lycée, c’était le kiff de dingue!!

En 2010, quand j’ai adopté le pseudo de rappeur DA TITCHA (“the teacher”/“le prof”),  j’ai commencé à me produire en rap dans diverses salles et divers tremplins avec mes potes danseurs.  J’ai aussi fait des battles de rap en impro, en clash. Une fois monté sur scène, j’ai jamais lâché l’affaire.

« Une fois monté sur scène, j’ai jamais lâché l’affaire. »

crédit François Galiana

J’ai taffé mon art comme un acharné, remporté des gros tremplins, des battles, en solo et en groupe. J’ai fait les premières parties des grands noms du rap de l’époque dans le grand Ouest : 1995, Médine, BigfloetOli, Youssoupha, Disiz, Hocus Pocus, Peuple de l’herbe, Nemir, Jungle Brothers …

J’ai fait mon bonhomme de chemin en créant des vidéos freestyles sur Youtube “T’as 2 minutes” qui m’ont permis de creuser pour trouver mon identité artistique, de me faire connaître et d’être repéré aux Transmusicales 2014 par la boîte de production L’Armada Productions.

En effet, à cette époque, j’avais commencé à faire des ateliers rap et j’avais notamment coaché des jeunes filles qui ne parlaient pas bien français. Je les aidais à écrire une chanson et à performer sur scène. Cette boîte de production avait repéré mon nom, était venue voir mon concert aux Transmusicales à Rennes.

crédit François Galiana

Quand j’ai commencé à tourner en France avec mon spectacle BOOMBAP, produit par L’Armada Productions,  je me posais toujours cette question de savoir si j’étais bon dans ce que je faisais. J’ai mis beaucoup d’énergie dans cette quête du “flow parfait” :  personne n’a réussi à définir ce qu’est le flow et à m’aider dans ma quête de progression. J’ai travaillé comme un fou sur la réflexion sur le flow et j’ai réussi à faire un pont entre théorie musicale et pratique rap à force de rencontres avec rappeurs pros, musiciens instrumentistes, programmateurs de salles et de festivals etc…

crédit MAGCLIK

J’ai pris confiance en moi, redécouvert mon talent et mon potentiel. J’ai apprécié à juste titre ma progression. J’ai appris à faire un état des lieux de ce que j’avais vraiment comme techniques, à les étayer et à les transmettre à travers des ateliers que j’ai menés partout en France entre 2016 et aujourd’hui.

« J’ai pris confiance en moi, redécouvert mon talent et mon potentiel. »

crédit CELIA RETY

A l’été 2018, je me suis dit que ça serait vraiment cool de pouvoir transformer mon énergie de prof pour transmettre ma passion du rap et continuer à kiffer, surtout que je sentais une vraie demande, et j’ai commencé à réfléchir aux épisodes COMMENT RAPPER. Je m’épanouis dans ce délire parce que j’arrive vraiment à véhiculer les valeurs en lesquelles je crois :  le dépassement de soi et l’échange, comme dans un freestyle rap.

Aujourd’hui, j’en suis là, à surkiffer ce que je fais, grâce à l’envie et l’ouverture : des diplômes reconnus en poche, l’expérience rap acquise en battle et lors des premières parties de tes artistes préférés, 2 tournées en France avec le spectacle jeune public BOOMBAP, une communauté de passionnés de rap et plus d’ 1M de vues sur Internet et un naturel assumé!

On m’a dit que j’avais pas ma place, je l’ai prise !

Je vais t’aider à faire la tienne.